L’incipit de Pierrot mon ami — comme ceux de tous les
romans de Queneau — est à considérer avec la plus grande attention. En mettant
d’emblée le projecteur sur les lunettes de son héros, l’auteur suggère
fortement au lecteur d’examiner le texte sous l’angle de l’optique, des yeux, des
images, des visions.
L'attraction du Luna Park de Coney Island ayant inspiré le Palais du rire du Luna-Park de la porte Maillot, dont s'inspire le Palace de la Rigolade. |
Et quand on se livre à
cet examen, on est frappé du nombre de regards que l’on croise dans ce roman :
à commencer par celui des voyeurs que sont les philosophes : un regard qui
exige, dit Queneau « netteté, rapidité, perspicacité, photograficité[1] ».
[Je rappelle à ceux qui n’auraient pas révisé avant de venir, que l’emploi de
Pierrot à l’Uni-Park, et plus
précisément au Palace de la Rigolade, consiste
à maintenir les visiteuses sur une bouche d’air afin que leurs jupes se
soulèvent, dévoilant leurs dessous (ou leur absence de dessous), pour le
plaisir des yeux des spectateurs, surtout de ceux qu’on appelle les «
philosophes », qui paient plus cher pour être au premier rang.] Ce regard net,
rapide, perspicace et photographique des philosophes, outre qu’il leur rince l’œil, provoque sa dilatation ou le flamboiement de leurs pupilles, précise l’auteur. Ce mot de « philosophe »
n’a rien pour nous étonner : le philosophe recherche la Vérité, qui est Aletheïa, dévoilement.
Le point de vue de Pradonet |
Le regard de Léonie, dite Mme Pradonet, la patronne du parc d’attractions, est un regard professionnel et nettement inquisiteur. Elle s’installe chaque jour pour surveiller son domaine à la caisse de l’Alpinic Railways, un nom qui suggère qu’elle n’a pas la vue basse. Mais quand elle regarde le visage de son concubin, c’est reflété par la glace, à l’insu de celui-ci. Quant au fakir Crouïa-Bey, il a beau lui avoir tapé dans l’œil, elle le surveille lui aussi du coin de ce même œil, pendant le déjeuner[2]. Elle se projette (ou se reflète) dans la personne de Petit-Pouce, qu’elle emploiera pour enquêter sur la mort de son premier amour : Petit-Pouce repèrera Pierrot indirectement, lui aussi, dans la glace de la salle à manger d’un hôtel.
Le regard de Pradonet, patron
de[3]
l’Uni-Park, est à la fois indiscret et limité. Indiscret parce qu’à l’aide de
la longue-vue dont il dispose sur la terrasse de son immeuble il peut voir de
loin sa fille Yvonne et repérer Pierrot qui la courtise. Cela ne l’empêche pas
de faire preuve d’un total aveuglement à propos de sa concubine Léonie, alors
même qu’à côté de lui elle démontre au lecteur qu’il est un potentiel cocu
(Pradonet, pas le lecteur). On ne peut en effet voir à la fois très loin et
très près, surtout d’un seul œil. Plus tard, quand Pradonet reconnaîtra Pierrot
à l’Uni-bar il se vantera d’avoir «
le coup d’œil américain[4] » mais
cela ne durera pas et il ne le reconnaîtra même plus du tout avec le temps. L’œil américain, à qui rien n’échappe,
c’est aussi celui de la patronne de l’Hôtel
du Cheval blanc, à St-Flers-sur-Caillavet, étape de Pierrot, et surtout celui
du dernier des Mohicans de Fenimore Cooper, qui voit sur les côtés. C’est une intéressante
focale, proche du fish-eye. Il s’agit
du téléobjectif inversé, autrement dit rétro focus. Mais comme on l’a vu, cette
qualité ne permet pas la vision à distance. Cette dame n’a pas assez de recul.
Le fakir Crouïa-Bey,
lui, a l’œil magnétique[5]. Dans
la lunette de Pradonet, il est attiré par la mystérieuse chapelle poldève,
celle que Pierrot verra de façon naturelle et que son ami Mounnezergues protège
et entretient. Pradonet, lui, prétend n’y voir que néant, rien. Où est la
vérité ? La chapelle poldève est, et n’est pas. Elle est invisible pour la
plupart des gens, mais certains sont capables plus que d’autres de voir
l’invisible. Les fakirs par exemple : mais pas les voyantes, elles qui ne voient rien venir[6] !
Au moins Crouïa-Bey est il conscient de ce que la double vue, c’est du chiqué[7].
La Tour aux avions. On voit qu'il n'est pas possible qu'ils se soient détachés un par un pour mettre le feu au Parc. |
Le nommé Psermis, du
cirque Mamar, lui, dispose d’une « vue splendide » sur l’Uni-Park[8]. C’est
ainsi qu’il a « tout vu » de l’incendie qui s’y déclare. Il a remarqué
pendant la nuit les avions de la Tour aux
avions s’enflammer, se détacher un par un pour mettre le feu partout, et il
en fait à qui veut un récit apocalyptique. Mais ce spectacle de guerre, ne
l’a-t-il pas vu à travers les prismes de son imagination ? Son exaltation
le laisse en tout cas penser et Pierrot lui-même le pense, d’ailleurs. L’anagramme
de Psermis est prismes, justement. La réfraction, on le sait, déforme les
objets.
Le regard d’Yvonne,
quotidiennement appliqué à son propre corps dans le miroir[9],
se pose avec décision sur les hommes. Sur Pierrot qui lui fait du plat en vain,
et sur ses nombreux amants. On ne connaît rien de l’œil de Perdrix, l’un des
amants en question, qu’elle ne mettra pas longtemps à liquider.
Il y a aussi le regard de
Mounnezergues[10]
qui, naturellement presbyte, car il a beaucoup vécu et étudié, partage avec
Pierrot corrigé le privilège de voir de loin, pas étonnant que Pierrot soit son
ami. Mounnezergues, gardien de la chapelle poldève, fabrique des figures de
cire aux yeux d’émail, dont l’une induira Pierrot en erreur.
Et puis, enfin, il y a
le regard particulier de Pierrot qui n’est rien de tout ça. Pierrot voit complètement
autrement, mais comment ?
Comme l’auteur, Pierrot
est, par nature, atteint de myopie. Sans lunettes, il ne perçoit qu’un vague brouillard.
Les verres, en corrigeant ce défaut, lui permettent de voir de loin — et même
plus que de loin, comme on le constatera plus tard.
Aussi, lorsqu’il répond
au patron du Palace de la Rigolade, « vu,
monsieur Tortose » alors qu’il vient d’ôter ses lunettes et qu’il n’y voit
plus qu’à cinq mètres, on ne peut qu’apprécier l’ironie de l’expression. Pour
être employé, il ne faut surtout pas voir les choses de trop loin. Dit à
l’envers, pour prendre son boulot (ou quoi que ce soit d’autre) vraiment au sérieux, il ne faut pas y
voir plus loin que le bout de son nez. D’ailleurs, sans lunettes, Pierrot perd
tous ses moyens de réflexion, et, par exemple, tourne de l’œil quand il voit « dans
un brouillard » le fakir se percer les joues.
Il enlève donc ses
lunettes, cause potentielle de licenciement précoce, et « le rétrécissement du champ d’action de son rayon visuel » l’empêche
en conséquence « de jouir pleinement des
beautés dévoilées à la sortie du tonneau » ; mais même s’il avait chaussé
ses lunettes, Pierrot, devant ces « beautés » révélées, serait-il
devenu philosophe, c'est-à-dire voyeur ? Je ne le pense pas, tant Pierrot
se démarque des autres personnages du roman par la qualité particulière de son
regard. Et l’on sait bien que L'art n'est
pas dans l'objet mais dans le regard.
Les lunettes de Pierrot
sont tellement puissantes qu’elles semblent à vrai dire corriger d’autres
défauts de vision, moins purement physiques. C’est ici qu’il n’est pas
inintéressant de s’arrêter deux secondes pour écouter le Journal de l’auteur : Queneau écrit début octobre 1922, alors qu’il
est un peu plus jeune que Pierrot : « Je
porte des lunettes. Je pense que le fait de porter des lunettes changera
peut-être quelques unes de mes conceptions — et être devenu plus broadminded[11]
qu’il y a un an. Je souhaite me discipliner
pour atteindre “la plus grande gloire et la plus haute science”. »
Broadminded
?
Mais c’est du grand angle, ces lunettes, ma parole ! Précisément cette grandeur
d’angle qui manque à tous ceux qui manient le téléobjectif ou la lunette
d’approche. Car, normalement, on ne peut avoir à la fois l’angle et la
distance. On a vu avec Pradonet qu’on ne peut pas capter un détail de loin sans
négliger ce qui est juste à côté de vous. Inversement, avec le grand angle, on
ne peut avoir une image à la fois nette au centre et sur les bords. C’est
physique, pour le coup. « En quelque
sorte, un objectif grand angle peut être considéré comme un objectif myope
auquel on met des lunettes. » nous explique même Wikipédia. Il faut en
conclure que Pierrot bénéficie à la fois d’une vision de loin et d’un champ de
vision large ce qui va nettement au-delà de la physique vulgaire.
De plus ses lunettes
lui font voir parfois d’étranges choses. Je cite : « le brouillard s’est dissipé. Pierrot le distingue très bien maintenant.
Quant au bonhomme il a une drôle de tête. Le haut en est assez bien dessiné,
mais après la moitié du nez, ça fout le camp de tous les côtés. Les joues ont
coulé dans le bas des mâchoires, inégalement. Une narine s’ouvre plus que
l’autre. Quant aux oreilles, elles volent au vent[12].
»
N’est-ce pas là la
description précise d’une anamorphose[13] ?
Décrite de façon différente de celle du chapitre IX du Faustroll de Jarry, certes, mais une anamorphose[14]
tout de même. Rappelons ce passage du Faustroll
au chapitre IX intitulé « Faustroll plus petit que Faustroll »,
dans lequel le Docteur, réduit à la taille d’un ciron, va explorer les gouttes
d’eau sur une feuille de chou : « ce
fut une boule, haute deux fois comme lui, à travers la transparence de laquelle
les parois de l’univers lui parurent faites gigantesques et sa propre image,
obscurément reflétée par le tain des feuilles, haussée à la stature
qu’il avait
quittée. Il heurta la sphère d’un coup léger, comme on frappe à une
porte : l’œil désorbité de malléable verre “s’accommoda” comme un œil
vivant, se fit presbyte, se rallongea selon son diamètre horizontal jusqu’à
l’ovoïde myopie, repoussa en cette élastique inertie Faustroll et refut sphère.
Et plus loin « chacune [des
sphères] entraînant sous soi l’image du point tangent de l’univers qu’elle
déformait selon la projection de la sphère et dont elle agrandissait le
fabuleux centre.» Je vois dans ces deux descriptions le même souci
d’exactitude scientifique.
D’autant plus que juste
avant cette vision, Pierrot décrivait
avec élégance des conchoïdes et des lemniscates[15] sur son auto tamponneuse. Les conchoïdes
sont justement des anamorphoses. Une anamorphose est la transformation qui, pour
un observateur donné, situé à distance finie ou infinie, fait correspondre à un
objet l'objet dont il est l'image virtuelle dans un système optique —une bille
de flipper en acier par exemple —. Cette transformation est précisément,
d’ailleurs, le travail de l’auteur dans ce roman, mais ne nous dispersons pas.
Alice Faye, une possible incarnation d'Yvonne |
Quand Pierrot regarde
Yvonne, intervient un autre procédé optique, cher à l’auteur, le cinématographe
: « Quand je vous regarde, [lui
dit-il] je me crois au cinéma. Vous avez l’air descendue de l’écran [16]. »
Yvonne est une belle image de cinéma. Elle n’a même pas besoin d’être à ses
côtés pour qu’il se la représente : « Quelques
fusées sentimentales (le souvenir d’Yvonne) montaient au plus haut pour
retomber ensuite en pluies d’étincelles. Un projecteur poétique, enfin,
balayait parfois ce ciel de son pinceau métaphorique, et Pierrot, voyant la
scène qui se présentait à lui, se disait : on se croirait au cinéma[17].
» Plus tard c’est « Un rayon, venu,
fatigué par une course millénaire, d’une étoile de première grandeur, [qui] éclaira
péniblement le bout du nez [d’]Yvonne[18]
»
L’œil corrigé de Pierrot
a semble-t-il également un pouvoir de mise en abyme : ce n’est pas pour
rien qu’il est en effet champion au Coney
Island, une « machine à billes » dit Queneau, en fait un billard
électrique de type pinball[19].
Or Coney Island, c’est justement le
lieu où ouvrit le premier Luna Park[20]
en 1903. Jouant devant ce Luna-park
imaginaire, Pierrot gagne toujours, alors qu’on pourrait vulgairement penser
qu’il rate tout dans l’Uni-Park. Il n’y a qu’une différence de voyelles entre l’Uni et Luna.
Le regard de Pierrot « lui fait [aussi] voir un univers différent à
la place du traditionnel[21] »
selon les mots de Jarry. Il voit par exemple une chapelle poldève que d’autres
ne remarqueront jamais alors qu’ils passent devant tous les jours. On dirait
même qu’il ne vit pas dans le même univers que les autres personnages. Évidemment,
il est dans la lune ! On lui a d’ailleurs souvent dit « qu’il avait
des analogies avec la lune[22] ».
Ce qui ne veut pas dire qu’il est con. Mais au contraire, comme la Lune, Pierrot
réfléchit. Car la Lune ne fait que réfléchir, pas seulement la lumière du
Soleil, celle de la Terre aussi. La surface de la Lune agit alors comme un
miroir géant, nous disent les astronomes[23]. Aussi,
quand Pierrot regarde une scène de pêche sur les bords de Seine[24]
il ne réfléchit pas à cette scène, il réfléchit en
lui cette scène. Je cite : « C’est
[…] tandis qu’il réfléchissait en lui cette image allégorique, que
Pierrot revint à considérer de nouveau l’éclair qui l’avait frappé quelque
temps auparavant, à savoir qu’il était temps qu’il se démerde pour casser sa
croûte. »
Et Pierrot réfléchit en lui toutes choses de façon égale. « Quand
il ouvre les yeux, tout est pareil[25] »
est-il écrit au chapitre III. Quand il regarde, par la fenêtre de
Mounnezergues, les ruines carbonisées de l’Uni-Park, il trouve ce spectacle
« presque aussi agréable à regarder
[qu’avant][26] ».
Pierrot pose un même regard sur les choses, visibles ou invisibles, et sur les
êtres : animaux, mannequins de cire ou humains.
Détail du musée de cire du Luna Park de Coney Island |
Quand il parle à la
statue de cire, image en 3D de son ami Mounnezergues, c’est le vrai
Mounnezergues qu’il voit. Rajeuni et muet, certes, mais quelle
différence ? Il est aussi satisfait d’avoir parlé quelques minutes avec ce
mannequin qu’avec Mounnezergues lui-même. De même, il voit Mésange et Pistolet
non comme des animaux mais comme vous et moi, pour lui c’est la même chose. (Pour
le lecteur aussi, du coup).
Son regard est à la
fois lucide, impavide, comme détaché de son objet, tout en restant toujours positif.
Rien ne vient le troubler : il ne s’arrête pas là où s’arrête celui des
philosophes, ni à de quelconques fantasmes, (les craintes qui obnubilent Pradonet,
le mystère sur lequel se focalise Crouïa Bey, les visions enflammées de Psermis),
ni au futur ou au passé auquel prétendent les voyantes, mais simplement et
honnêtement, on pourrait presque dire naïvement, mais au sens où le regard
scientifique est naïf, il examine ce qui se présente à ses yeux et s’en étonne
positivement.
Au chapitre VII, quand Pierrot
conduit sa camionnette sur la route « il
se [voit] constamment dépassé sans haine ni envie[27],
et jubil[e] silencieusement de tout ce qui lui paraissait sympathique se
présentant à sa vue »
Bref on pourrait dire
de Pierrot ce que le docteur Sandomir (dont comme chacun sait l’anagramme est admirons) dit du Pataphysicien : « Nul n’est plus positif que [lui] : déterminé
à tout placer sur le même plan, il est prêt à tout accueillir et cueillir avec
la même avenance. […] L’hostilité ne l’effleure même pas. Il n’a rien contre ce
que le vulgaire appelle délire ou insanité, ni contre ce que les habiles
traitent de sottise. Il y voit strictement autant qu’en l’habileté ou en la
sagesse[28]
[…] »
Le lecteur un peu au
fait de la Science, le lecteur qui ouvre l’œil, ne s’étonne donc pas de voir au
chapitre VII Pierrot s’embarquer, à l’instar de Faustroll sur son as ou son
arche, pour une navigation épigéenne avec sa cargaison d’animaux. Il est accompagné
dans ce périple par un sanglier et un singe, — qui plus est (ha ha) vraisemblablement
un cynocéphale papion comme le suggère cette phrase de l’épilogue[29] :
On
y voyait parfois courir des cynocéphales papions ; Pierrot se souvint de
son ami Mésange.
Ce singe, Mésange, est
d’ailleurs aussi lubrique que le Bosse de Nage du Faustroll : il essaiera de violer Yvonne. Il essaiera aussi
d’enlever ses lunettes à Pierrot. Car il ne supporte pas, justement, que
Pierrot porte des lunettes[30].
Les armes des princes poldèves : De sable à l'orle de huit larmes d'argent |
Ce lecteur perspicace
ou extravoyant ne s’étonnera pas non plus de voir Pierrot rire à la fin du
roman. D’un rire radicalement opposé à celui du Palace de la Rigolade du début
— mais qui boucle la boucle, comme dans d’autres œuvres du Transcendant Satrape
—. Ce rire unique pourrait pourtant surprendre un lecteur myope mal corrigé,
car il ne voit pas pourquoi il se manifeste. Le pauvre garçon n’a vraiment aucune
des raisons vulgaires de se marrer ! Il vient en effet de perdre un
héritage, de revoir un ami quasi mourant[31],
de rencontrer l’amour de sa vie mariée avec un autre, il est tout seul, alors
pourquoi rit-il, Pierrot, au coin de la rue des larmes, « après un dernier regard sur les poubelles »
de cette histoire dont l’intrigue n’a pas été résolue ?
« Il
voyait le roman que cela aurait pu faire, un roman policier avec un crime, un
coupable et un détective, et les engrènements voulus entre les aspérités de la
démonstration, et il voyait le roman que cela avait fait, un roman si dépouillé
d’artifice qu’il n’était point possible de savoir s’il y avait une énigme à
résoudre[32] »
écrit
le narrateur dans l’Épilogue.
Peut-être en effet
Pierrot voit-il, avec ce « dernier regard » à travers ses lunettes
pataphysiques, que toutes les solutions de l’intrigue sont également possibles,
également plausibles, et que l’idée de
vérité, recherchée par les philosophes du début, n’est que la plus imaginaire de toutes les solutions ? Je
crois aussi que Pierrot rit parce qu’il voit en toute lucidité qu’il n’est lui-même
que le reflet — un tantinet déformé par anamorphose — de son propre auteur.
EC.
[1] Chapitre
I, page 12. (Toutes les notes se réfèrent à l’édition de poche Folio 1987 de Pierrot mon ami)
[2] Chapitre
II, page37.
[3] « Patron
de » est une anagramme de Pradonet.
[4] Chapitre
III, page 61.
[5] Chapitre
IV, page 95.
[6] Chapitre
I, page 9.
[7] Chapitre
II, page 40.
[8] Chapitre
VI, page 137.
[9] Chapitre
IV, page 85.
[10] On
aurait pu aussi parler du regard du prince Voudzoï « aux yeux trop
bistrés », reflété en Voussois alias Jojo Mouilleminche. Voussois c’est
Voussoie (du verbe voussoyer qui veut dire vouvoyer : vous voyez ?)
Voussois vous voit.
[11] C’est moi qui souligne.
[12]
Chapitre I, page 29
[13]
Les objectifs très grand angle (21 mm et en deçà dans le format 24 × 36)
donnent des images très typées dans lesquelles les personnages situés en
périphérie de l'image paraissent allongés vers l'extérieur de la photo, alors
qu'au centre, les proportions largeur/hauteur sont normales. […] En étant très
près du sujet, l'objectif grand angle photographiera de face les objets situés
au centre de la photo, mais de profil ceux (en relief) situés en périphérie.
Mais lorsqu'on regarde la photo, sous un angle plus fermé qu'à la prise de vue,
on s'attend à ce que tous les objets de la photo aient été photographiés de
face. (Wikipédia)
[14]
Spécialité d’un autre Piero, avec un seul r et sans t. Piero della Francesca.
[15]
Chapitre I, page 28. On notera cependant qu’il ne décrit pas d’ellipse.
[16]
Chapitre IV, page 71.
[17]
Chapitre VII, page 167.
[18]
Chapitre VII, page181.
[19]
Les premiers jeux apparus dans les années 1930 n'avaient pas de flipper : après
l'envoi de la bille, celle-ci descendait simplement sur le plateau, sa
trajectoire étant dirigée par les petits clous (ou « pins », d'où le nom pinball en anglais) vers des zones
attribuant un certain nombre de points. Au milieu des années 1940 les premiers
flippers mécaniques apparurent et au début des années 1950 la configuration
familière à deux flippers était devenue standard.
[20]
Sa plus grande attraction était l’airspace
appelé Luna Travel ou Traveling to the Moon, qui avait donné
son nom à l’ensemble du parc d’attractions.
[21] Alfred
Jarry, Gestes et opinions du Dr
Faustroll, pataphysicien, chapitre 8.
[22]
Chapitre I, page 23.
[23] Cf.
Michael Sterzik (ESO), dans Nature du
1er mars 2012. «Le Soleil
éclaire la Terre et cette lumière se réfléchit sur la surface de la Lune. La
surface de la Lune agit alors comme un miroir géant et nous renvoie la lumière
de la Terre – et c'est ce que nous avons observé avec le Very Large Telescope.»
[24]
Chapitre VI, page 149.
[25]
Chapitre III, page 57.
[26]
Chapitre VI, page 153
[27] C’est moi qui souligne.
[28] Testament du Docteur Sandomir, Collège
de ’Pataphysique, p. 139.
[29] Page
217.
[30]
Chapitre VIII, page 194.
[31] La mort de l’idée comme un œillet, l’idée de
la mort comme une œillade (Torma).
Magnifique et convaincant !
RépondreSupprimerRemarquable, Elisabeth. Bravo.
RépondreSupprimerMerci Valérie :-) !
SupprimerOh, je retrouve avec bonheur cette magnifique analyse. L'entendre était passionnant, la lire l'est tout autant!
RépondreSupprimerComment l'as tu retrouvé ? Est-ce que le mot-clé équivalence, que j'ai mis, y est pour quelque chose ?
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
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