La tombe de Zina |
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Le décor de Petrouchka, par Alexandre Benois |
Mais, revenue dans sa maison ukrainienne où elle vit avec son époux et cousin, ingénieur des chemins de fer, la voilà soudain frappée par le malheur: la révolution d'octobre éclate, son mari est emprisonné, contracte le typhus (la « fièvre des prisons »), et en meurt. La voilà ruinée, ses biens confisqués, seule avec quatre gosses et sa mère à charge. Après avoir fait la copiste au musée de Karkhov pour gagner quelques sous, elle part à Petrograd (l'ancien Saint Petersbourg) où elle fréquente d'autres peintres, mais poussée par la misère, elle finit par émigrer en 1924 vers Paris où elle a des commandes. Mais elle est séparée de ses enfants.
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À la plage, par Zénaïde Serebriakoff |
Ses autoportraits montrent une jeune femme à l'air ouvert, sympathique et même malicieux. Ce n'est pas une beauté, mais elle a du charme et du chien, avec son nez un peu long qu'elle représente sans complaisance dans l'autoportrait au miroir ou l'autoportrait à l'écharpe.
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Autoportrait au miroir |
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Autoportrait à l'écharpe |
Certains de ses nus féminins ont été inspirés par un voyage au Maroc, notamment à Marrakech, où elle se rendit bien qu'apatride — car les Soviétiques avaient retiré la nationalité russe aux émigrés — grâce à la protection d'un « passeport Nansen » et à l'invitation d'un mécène belge, Jean de Brouwer, qui fut aussi le bienfaiteur de Nicolas de Staël. Voici quelques uns de ses portraits féminins.
Un autre nom figure sur la tombe de « Zina » (diminutif de Zénaïde) : celui de son fils, Alexandre Serebriakoff, qui fut également peintre, comme sa sœur Catherine. Celle-ci est décédée récemment, le 22/08/2014, à l'âge de 101 ans ! Tous les deux étaient spécialisés dans le portrait d'intérieur. La tradition familiale se perpétuait, puisque l'autre sœur,Tatiana, fut elle aussi décoratrice, au théâtre d'art de Moscou.
E.C.
(cliquer sur les photos permet de les agrandir)