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22 septembre 2011

La grotte en délire

Le cinéma de Ruoms
Nous passions quelques jours à Ruoms en Ardèche. Faute de pouvoir visiter la grotte Chauvet, toute proche mais fermée au public, nous nous sommes rabattus sur le film de Werner Herzog, que donnait l’unique cinéma du village. Dans une salle à l’ancienne, avec des fauteuils pliants rouges atrocement inconfortables, on pouvait seulement espérer le voir en 2D. Mais la 3D aurait-elle changé quelque chose à la nullité de ce film, sorte de patchwork de belles images de la grotte, d’interviews saugrenues, et de docus hors sujet ? Le Canard enchaîné prétend qu’Herzog a dû ajouter une heure de projection pour correspondre aux standards de durée d’un film. On serait porté à le croire tant l’épisode qui concerne l’archéologie allemande semble « plaqué » sur le reste. Au second degré, par contre, c’est un film réellement comique. Parmi les sommets, l’enthousiasme de la conservatrice tout émoustillée par l’évocation de l’homme musclé, gigantesque et velu qui hantait ces lieux. Elle est entourée de collègues féministes qui n’arrêtent pas de la corriger quand elle parle de cet « homme » : — «Dites la personne, précisent-elles. On ne connaît pas le genre». L'interview du parfumeur, persuadé qu'il peut renifler les grottes, vaut son pesant de Chanel numéro 5. Je retiens aussi le délire d’interprétation si enthousiaste d’un vieil archéologue, (je crois bien qu’il s’agit de Jean-Michel Geneste himself) persuadé de voir un «triangle pubien» entre les pattes de bestioles sur un pilier. Je n’ai rien vu de tout ça.
Mais il est vrai que j’y vois pus bien!

13 avril 2011

Accélération

Les vacances se terminent, elles furent superbes. Dix jours de franc soleil au cours desquels nous avons observé, M. et moi, dans une sorte d'accélération du temps, l'apparition du printemps, sa brève installation  puis son remplacement rapide par l'été. Le marronnier, dont les feuilles vert tendre pointaient à peine à notre arrivée est maintenant couvert de grappes roses et blanches et joue pleinement son rôle de faiseur d'ombre. Les iris sont apparus le long du muret, les blancs d'abord, les bleus ensuite, ils sont fanés aujourd'hui. Les lauriers-tins ont viré du blanc au rouille et les pissenlits dont l'herbe de l'aire était parsemée ont éclaté en boules gris-poudre. Les insectes ont grouillé, les chauves souris ont dansé chaque soir au chant du rossignol, les tartalasses ont plané, on a même vu un frelon géant, quelques scorpions, et un hanneton dont je croyais l'espèce disparue. 
— C'est décevant, dit M. Pourquoi ça s'est arrêté ? Je m'attendais à voir les feuilles jaunir puis tomber, l'aire roussir et sécher, et la neige se mettre à tomber.

01 août 2008

Différences


Les photos de Cerisy-la-Salle étaient en ligne, celles de Pirou le sont aussi. Ces deux villages du Cotentin, proches de quelques kilomètres, sont pourtant distants de cent lieues. Dans le premier, un château qui vit la naissance de l’Oulipo, où se tiennent aujourd’hui des colloques de grande tenue, rassemblant des universitaires et des auteurs de tous pays. Dans le second, un presbytère modeste aux toilettes rustiques et au plancher jonché de mouches mortes, accueillant «Pirouésie», un mini festival familial qui tient du patronage, du stage d’écriture et de la cure plage-forêt-bulots-cidre. Moi qui ai vécu les deux événements en enfilade, je peux dire que les uns et les autres ne savent pas ce qu’ils ont perdu en n’en suivant qu’un. À Cerisy, les concepts volaient haut malgré le froid et la pluie, les débats étaient vifs. On se réchauffait le soir à la cave au calva, des amitiés se sont nouées, des projets ont vu le jour. À Pirou, il a fait beau, on s’est baigné, on a bronzé, on a bien rigolé, on a retrouvé les copains et on en a rencontré d’autres de tous âges et horizons. Les G. O. (Jacques Jouet, Robert Rapilly, Coraline Soulier et Martin Granger) étaient super, mais les textes produits pendant la semaine paraissent avec le recul bien ineptes. Sans doute le thème imposé (Falstaff, ça parle à peu de gens) ne se prêtait-il pas bien à l’exercice, le rythme forcené imposé par la nécessité de produire un spectacle à la fin (pour les subventions sans doute ?) n’était-il pas propice à la création, et les promenades-découvertes en forêt, au moulin ou au château de Pirou avaient-elles un petit goût de réchauffé de l’année dernière. Qu’importe ? Nous en avons profité quand-même. Martin nous a fait chanter à 4 voix, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un bail, et j’ai eu la joie de voir Raoul faire ses premiers pas sur l’herbe du presbytère.

Sur le chemin du retour vers Paris, accompagnés de ML, nous avons fait escale chez AC qui nous attendait avec champagne et gâteaux secs, et nous a fait l’honneur de son extraordinaire bibliothèque.

28 juillet 2008

Reprise

Colloque de Cerisy 2008

— Mais non, Blog O'Tobo, je n'étais pas en vacances, j'étais à un colloque sur la Forme et l'Informe dans la création moderne et contemporaine, c'est du sérieux, ça, du travail.
— Si c'est au colloque que j'ai bronzé comme ça ? Oh non que vas-tu imaginer là ! Il a plu presque tous les jours à Cerisy-la-Salle. Mais on s'en foutait car on était tout le temps à l'intérieur à écouter des communications. C'est la semaine suivante, à Pirou, que j'ai bronzé, pendant le stage d'écriture, à cause des monostiques paysagers de Jacques Jouet et des acrostiches dans l'eau de Coraline.
— Pourquoi je ne t'ai pas raconté tout ça ? Ma foi, à Cerisy j'étais un peu crevée pour retourner à l'ordinateur le soir. Mais comme preuve de ce que je raconte tu peux voir mes photos en cliquant sur celle-ci, ou bien lire le blog de Valérie ici. Elle en dit plus que je n'en ai retenu, il faut dire qu'elle a pris des notes, elle !
— Oui, Blog O'Tobo, je raconterai quelques trucs dans les jours qui viennent, mais laisse moi mettre un peu d'ordre dans mes carnets avant. Et faire la fête chez Danie ce soir ! En attendant je te conseille de regarder le blog d'Anne, qui raconte Pirou à sa manière.
À bientôt !

21 janvier 2008

Éoliennes

C'était il y a trois semaines, en rentrant de vacances. Au dessus des quatre tours de réfrigération cathédralesques de la centrale de Cruas-Meysse, s'élevaient des panaches de vapeur d'eau qui se seraient confondus avec les nuages s'il n'avait pas fait aussi beau. Je remarquai alors, piètres et minuscules au pied de la dernière tour, deux éoliennes grises, concession dérisoire d'EDF à l'écologiquement correct. Elles ne tournaient pas, faute de vent.

02 janvier 2008

Bartasses


Grisâtre reprise après les journées sans nuages de l'Ardèche et les balades digestives dans les bartasses, en face de la chaîne du Tanargue, quelque part à côté du Bourbouillet. De brèves vacances, essentiellement occupées à entretenir le feu et les bonnes relations familiales.

29 août 2007

pieds

Encore un croquis de vacances. Mais peu de temps pour écrire, entre les problèmes techniques à résoudre au boulot pendant la journée et le nouveau travail de mise en page (très intéressant) qui occupe en ces temps de rentrée presque tous mes soirs et mes week-ends.
Presque seulement, car lundi soir j'ai participé à une réunion de consommateurs jusqu'à 23 h : c'est une activité amusante et lucrative, et nombre de mes jeunes collègues en font une industrie pour boucler leurs fins de mois. Nourries de succulents canapés, abreuvées de café, de coca ou de jus d'orange, dotées d'un joli cadeau à la fin (même si ce n'était que l'écoulement des stocks du dernier Roland Garros), dix rombières dont moi ont passé trois heures à commenter gaiement des concepts publicitaires avant de toucher 80 euros pour cet effort méritoire. C'est mieux payé que des ménages et bien plus agréable.

23 août 2007

La reprise


Reprise de Blog o'tobo après déconnexion estivale.

En Ardèche, je me suis rassasiée de soleil et de sommeil. De ma place, sur la terrasse, la radio coincée sur France-Musique, j'ai fait des mots croisés, j'ai bouquiné des romans anglais, et j'ai dessiné tout ce que je voyais : le chat, mes pieds, la vigne vierge, la perspective de l'escalier avec un bout du marronnier (c'est ce que vous voyez ici à gauche).

Et c'est reparti. Le soir devant mon ordi, j'écoute à nouveau l'émission d'Europe 1, à l'affût des perles du jargon sportif. En attendant, je me souviens d'en avoir entendu une belle, hier à la télé : Jean-Michel Larqué a déclaré que « le ligament croisé du genou, c'est le tendon d'Achille du footballeur ».

J'en avais noté deux sur mon petit carnet, avant les vacances. Un président de club, lyrique, parlant de Saint-Étienne : « C'est toujours merveilleux de voir cette équipe dont le cœur bat au rythme de la couleur de l'espérance ! ». Et un autre personnage interviewé un peu plus tard : « Pour moi, c'est une véritable icône, au sens large du terme ».

01 janvier 2007

La soupe dans l'oule




Pet de nonne

Les vacances furent courtes, froides, mais nécessaires. L' Ardèche est belle sans touristes et sans bruits, même si on entend parfois l'aboiement d'un chien, le meuglement d'une tronçonneuse, ou les pétarades d'un feu d'artifice de la nouvelle année. Le brouillard matinal change le relief du paysage en fondant l'arrière-plan dans le gris. Le matin, il faut rallumer le feu qui ne résiste pas à la nuit et faire un café urgent : il fait 4° seulement dans la cuisine ! Dans la chambre, la bouillotte est encore tiède au fond du lit sur lequel on a entassé une tonne de couvertures et d'édredons. À midi, on partage le repas avec les Lattier, et si le brouillard s'est levé, on va se promener l'après midi sur le plateau de Chapias, ou à Chauzon, dans le cirque de Giens où l'on vient de construire un beau chemin tout neuf et où des alpinistes s'entraînent à l'escalade sur les falaises qui surplombent l'Ardèche. Quand on rentrera, il faudra cuire la soupe dans l'oule, ça ne change rien au goût par rapport à une cocotte minute, mais c'est tellement plus joli et ça épate les gosses, de voir cette grosse boule au dessus du feu.
Bonne année deux mille sept peut se dire anagrammatiquement « minable pet de nonne sexuel » ou encore « L'abdomen s'exile en Neptune » ou encore « La bonne expulsée entend : mi ! ».
Car on a le temps de faire des anagrammes, là bas.
Demain, je travaille.