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29 juin 2008

Popolôrepô


Paul Poiret, imbécile célèbre pour avoir «libéré la femme» en créant des robes qui rendaient le corset inutile, ne limitait pas son talent de styliste à la seule couture : la preuve, cette trentaine de merveilleux exercices calligraphico typographiques construits sur des virelangues comme celui-ci: «amir/amar/lamer/mar/iami/amar
/inéin/omar»
(à Miramar, la mère Marie a mis à mariner un homard),
qui forment pour le lecteur autant de rébus ravissants, dans le style art déco.
Les aquarelles de Pierre Fau (l'autre imbécile) qui les accompagnent s'attachent, elles, à illustrer le sens de ces phrases insensées, comme pour donner un indice au lecteur, tout en en accentuant le côté absurde.
Le livre reprend la couverture initiale de l'édition de 1927 (Joncquières) tirée à seulement 300 exemplaires, qui était devenue un livre culte.
Popolôrepô, morceaux choisis par un imbécile et illustrés par un autre,
Michel Chandeigne éditions, octobre 2007, 64 pages, 16,15€. Ne vous en privez pas !

31 janvier 2008

Panoramas

À l'invitation de Silicon Sentier et de la FING, je me suis rendue hier soir avec H. et D. à l'inauguration de La Cantine, un lieu très branchouille situé dans la galerie des Panoramas, rue Montmartre.
Il s'agit d'une « plate-forme collaborative d’un nouveau genre, à la fois lieu de production et de diffusion dédié aux innovations numériques. » On pouvait y voir diverses productions artisticonumériques (Philippe Lopez, Benjamin Boccas, Mâa, Beast, Elegangz et les Termites), admirer l'architecture intérieure assez réussie, et déguster champagne, sushis et petits fours aux bars installés à l'intérieur ou même dans la galerie où se pressait une foule très dense, dont tout le gratin socialiste local et régional. Delanoe soi-même (que j'ai photographié ici à travers la vitrine en train d'écrire) m'a serré la pince, Jean-Paul Huchon a fait une apparition, et tous ces personnages entourés de gros bras prenaient beaucoup de place. En écoutant parler tous ces socialos entre eux, il était clair qu'ils voyaient l'avenir municipal avec beaucoup d'optimisme. Daniel Kaplan nous a fait les honneurs de ce qui est maintenant le nouveau siège de la Fing, et j'ai croisé plusieurs connaissances que j'ai moins qu'avant l'occasion de rencontrer.

13 mars 2007

Quand ça vous prend...

Depuis Saturne, en continuant sous Photoshop, j'ai trouvé un nouveau procédé pour créer de belles images en nuances de gris, avec des effets de drapés, de plis, de transparence, de lambeaux, de contrastes et de superpositions. Du coup, j'en ai fait une bonne quinzaine dans la foulée. Ça désénerve. Et puis j'ai essayé en couleurs et ça n'est pas mal non plus. Mais je ne vais pas tout montrer à la fois !

29 janvier 2007

Orient

Ce matin, sur le pont de la rue des Dames, le soleil levant donnait aux nuages une étrange lueur abricot, qui dorait à son tour les rails de chemin de fer, brillants d'humidité.
Le dimanche avait été sinistre de grisaille. La veille, comme M. et Y. étaient de passage à Paris, nous étions allés ensemble au musée Guimet, où sont exposés des milliers et des milliers de statues, de poteries, d'estampes, de meubles et de vêtements orientaux, récupérés au cours des siècles coloniaux. Il y a de pures merveilles : cette statue dorée surprenante, aux « mille bras et aux mille yeux », ces antiques « BD » japonaises racontant le travail de l'or — avec un ouvrier à qui un contremaître peigne les cheveux pour récupérer la poussière d'or, un Bouddha tellement zen qu'on pourrait s'hypnotiser tout seul rien qu'en le regardant, des meubles au look art déco mais datant du XVIe siècle, etc. Un groupe de Chinois s'extasiait sur les plats et les assiettes du 4e étage. Leur interprète a demandé à M., penché sur une boîte en nacre, ce qu'il pensait de l'art chinois. Comme il en a dit du bien, elle s'est rengorgée avec fierté.

23 novembre 2006

Tristan Bastit

Il y a peu de peintres au monde dont je puisse dire à coup sûr, à la vue d'un seul tableau : — « c'est de lui ».
Tristan Bastit est de ceux là. La peinture de ce mec, ce n'est pas qu'elle me bouleverse, ce n'est pas qu'elle me dérange, ce n'est pas qu'elle m'inspire des considérations théoriques révolutionnaires, ce n'est pas qu'elle me paraisse tellement d'actualité que je me sente obligée d'en parler, ce n'est rien de tout ça, non.
C'est que je la reconnais ou qu'elle me reconnaît, ou qu'on se reconnaît, elle et moi. Disons qu'elle m'est étrangement familière, comme elle l'est d'ailleurs pour d'autres, ce que j'ai pu constater ce soir au vernissage de sa dernière expo, « Fortunes de mer », à la cité Véron, métro Blanche, au fond de l'impasse qui se trouve à gauche de « la locomotive » à côté du Moulin Rouge.
Un conseil, allez-y vite c'est seulement les 2 week ends prochains, samedi 25 et dimanche 26 novembre, samedi 2 et dimanche 3 décembre, de 15 à 19 heures et sur rendez-vous au 01 53 72 91 38.

Les amateurs constateront une évolution évidente de Tristan Bastit, mais plus dans son orientation que dans son style. Les tableaux de cette exposition ont en effet été exécutés à différentes époques, et ce qu'ils ont tous en commun, c'est la taille (plus importante que d'habitude) et une sorte de théatralisation, de dramatisation, d'effet de mise en scène. Ils attirent, ils invitent, on s'y croit dedans. On participe. Et, dernier effet magique, où se révèle en fait tout le travail et la technique de Tristan Bastit, c'est la couleur. Incroyable, par exemple, comme le tableau intitulé « Les fées rient » (que j'ai très mal photographié avec mon portable) se transforme, selon le point de vue et l'éclairage, en une d'icône au fond doré, alors que ce n'est que du jaune quand on est le nez dessus.
Le discours de Thiéri Foulc, dont l'association Talus organisait l'expo, fut bref, lumineux et élégant, et sa conclusion sans équivoque invitait à une dégustation immédiate de pinot et de chardonnay.

20 novembre 2006

Unica Zürn

Parce que j'avais lu et aimé L'Homme jasmin, je suis allée hier avec M. à la Halle St Pierre, où sont exposés les dessins d'Unica Zürn depuis le 25 septembre et jusqu'au 4 mars 2007. Et dès le premier, je me suis sentie assez mal à l'aise. Impression qui n'a cessé de se confirmer au fur et à mesure de la progression dans l'expo. Ce côté répétitif, compulsif, cette obsession de l'œil, cette minutie dans la forme qui produit de l'informe... J'avais déjà vu une exposition de dessins de schizophrènes en ce même lieu il y a quelques années. Ils se ressemblent tous, et ils ressemblent à ceux d'Unica Zürn, ils ressemblent à ceux que faisait L. qui se suicida, elle aussi, il y a bientôt une trentaine d'années.

02 avril 2003

Marché

Intéressante soirée hier dans un bistrot branché du 10 ème arrondissement, avec un débat sur la gratuité qui réunissait autour de François Coulon (l'auteur des fictions interactives «20% d'amour en plus» et «Pause»), Antoine Moreau, instigateur du mouvement Copyleft dans l'art, Rémi Sussan, journaliste, et Fred Forest, alias «Arnumérik» dans Internénettes. Le thème en était la gratuité, et le fil conducteur une comparaison à mon avis peu fondée entre le monde du logiciel libre et celui de l'art. Car en ce qui concerne l'art digital, il n'y a encore aucun marché, aucune demande réelle, comme l'a souligné Fred Forest. Ce n'est pas le cas du logiciel libre, bien au contraire. L'artiste numérique, souvent fonctionnaire, vit en somme des subsides de l'État mécène, et profite de ses loisirs pour «se faire plaisir» tout en fabriquant du sens.

13 janvier 2003

Culture

Pendant le mémorable «dîner de gala» qui traditionnellement marque la clôture des rencontres d'Autrans, j'ai pu converser avec Fred Forest, mon voisin de droite, que j'avais eu l'occasion de rencontrer il y a quelques années lorsqu'il mettait aux enchères sa première oeuvre numérique; j'ai fait aussi la connaissance d'une sympathique saxophoniste du CEA qui joue dans le même orchestre que Joël Martin (la comtesse du Canard). Elle-même est amateure de contrepèteries (nous sommes donc au moins deux femmes !) Et l'Assureur nous a encore éblouis par sa culture en nous citant de mémoire un palindrome en latin :
"in girum imus nocte et consumimur igni"
Bref un dîner éminemment culturel et oulipoïde.

04 novembre 2002

Arc-en-ciel

Tout à l'heure, une averse sur Paris m'a permis de photographier un double arc en ciel très marqué au dessus de Montmartre. Et de composer quelques variations pour pluie, vitre, rideaux et tour Eiffel. J'ai essayé de poster cette photo tout de suite mais blogger s'obstinait à me renvoyer une erreur 104 (java.lang.NullPointerExcept). Je n'ai toujours pas compris pourquoi.
Hier après midi, réunion chez BS pour le prochain numéro de Formules sur le thème Texte-Image. J'ai parlé de Lattier et leur ai envoyé tout à l'heure des photos de certains tableaux, mais je ne pense pas qu'ils aimeront. On verra bien.

21 octobre 2002

Flash

J'ai mis dans mes liens préférés le site de Joël Guenoun, affichiste et auteur du livre Les mots ont des visages. Il faut absolument voir comment le compteur de vitesse se transforme inexorablement en fauteuil roulant, comment l'infime devient infinie, comment les lettres du mot café s'assemblent pour former une tasse fumante, ou celles du mot clé pour représenter ce qu'elles désignent. Il vous faut absolument le plug-in Flash (4 minimum) mais ça vaut le détour.