21 mai 2014

L'Hôtel particulier de monsieur Calvet

La tombe de Claude-Alexandre Calvet
Le marbre blanc, fraîchement nettoyé, réfléchissait la lumière de cette belle journée de mai, c'est la raison pour laquelle j'ai dû photographier cette croix, certes ouvragée, mais d'un intérêt limité, une croix que je n'aurais jamais remarquée un jour de pluie comme aujourd'hui où elle se serait fondue dans la grisaille. Par acquit de conscience, avant de la mettre à la poubelle en triant mes photos de cimetières, j'ai gouguélisé le nom de Claude-Alexandre Calvet qui s'y trouve gravé entre deux autres, et c'est là que j'ai senti le virus des lecteurs de tombes se réactiver.
Claude-Alexandre-Marie Calvet, né le 25 septembre 1835 à Avignon, était un entrepreneur, un industriel spécialisé dans les fournitures réglementaires pour l'armée : sans doute pantalon garance, capotes bleu horizon, casques, sacs, chaussures, peut-être bidons et gamelles. Ce n'était vraisemblablement pas un marchand de canons, car il était président de la Chambre syndicale des fabricants d'équipements militaires, qui ne comprend apparemment pas les armes. 
Avait-il quelque lien de parenté avec Esprit Calvet, le médecin fondateur du musée Calvet à Avignon ? Cela se pourrait, car il était, comme cet illustre médecin, un collectionneur passionné. À cette différence près que lui collectionnait... les porcelaines et les faïences !
La Grande Guerre, si elle ne fit pas les affaires de tout le monde, vint à point pour faire les siennes et l'aider à satisfaire cette innocente passion, pour laquelle il était connu dans le milieu des amateurs. Il était par ailleurs membre de la Société historique du VIe arrondissement de Paris, fondée en 1898.

L'hôtel de Chambon, aujourd'hui à vendre
Ce ne sont pas les faïences et les porcelaines qui m'ont fait retenir l'histoire de Claude-Alexandre Calvet parmi mes lectures de tombes, mais une autre acquisition, immobilière celle-là : est-ce avec l'argent gagné à habiller les poilus que notre industriel put racheter à l'imprimeur Jean-Baptiste-Victor Le Normant le bel Hôtel de Chambon, 95 rue du Cherche-Midi, qu'il habitait à Paris ? Construit en 1805 ou en 1820 par Davia pour le baron d'empire Chambon, cet hôtel particulier de style napoléonien a récemment défrayé la chronique, son propriétaire actuel étant un «collectionneur» d'un autre genre ! 


Gérard Depardieu
Gérard Depardieu collectionne en effet les récompenses cinématographiques, les condamnations pour conduite en état d'ivresse, les bonnes bouteilles et les scandales divers dont le dernier, qui est le navet dans lequel il joue un DSK obèse. Lorsqu'il prit en 2012 la décision provocatrice de quitter la France pour s'installer en Belgique, puis en Russie, il mit en vente cette superbe résidence de 1800 m2 habitables, achetée comptant 25 millions de francs en 1994, et qu'il avait entièrement rénovée. Puis le bruit courut, initié par l'agence Tass, qu'il allait plutôt en faire don à l'Union des cinéastes de la Fédération de Russie. Mais lorsqu'on consulte le site de l'agence immobilière de luxe Daniel Féau, on constate que le bien est toujours à vendre.

Si cela vous intéresse, sachez que Depardieu en demande... 50 millions d'euros !

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