Les vacances se terminent, elles furent superbes. Dix jours de franc soleil au cours desquels nous avons observé, M. et moi, dans une sorte d'accélération du temps, l'apparition du printemps, sa brève installation puis son remplacement rapide par l'été. Le marronnier, dont les feuilles vert tendre pointaient à peine à notre arrivée est maintenant couvert de grappes roses et blanches et joue pleinement son rôle de faiseur d'ombre. Les iris sont apparus le long du muret, les blancs d'abord, les bleus ensuite, ils sont fanés aujourd'hui. Les lauriers-tins ont viré du blanc au rouille et les pissenlits dont l'herbe de l'aire était parsemée ont éclaté en boules gris-poudre. Les insectes ont grouillé, les chauves souris ont dansé chaque soir au chant du rossignol, les tartalasses ont plané, on a même vu un frelon géant, quelques scorpions, et un hanneton dont je croyais l'espèce disparue.
— C'est décevant, dit M. Pourquoi ça s'est arrêté ? Je m'attendais à voir les feuilles jaunir puis tomber, l'aire roussir et sécher, et la neige se mettre à tomber.
Un frelon géant, pas possible! Je plaisante bien sûr puisque c'est une espèce qui n'apparaît aux yeux des humains que tous les cinquante ans, et dans une région de France différente ; seules quelques élues peuvent la voir, ce sont en général des femmes, très fines et très érudites...vive le printemps.
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