10 septembre 2013

Le Mur (XVII). À la manière de Lamartine













Ô mur ! l’année à peine avait fini son cours,
Que je t’abandonnai pour partir en vadrouille.
Regarde ! je reviens, ayant bouclé mon tour,
Et ne suis pas bredouille.

En Bourgogne les murs ont des cadrans solaires,
Des fresques colorées qui semblent des BD,
Des colombages qui les raient dans la lumière,
Ils sont comme fardés.

Sous le soleil j’ai vu comme Marseille est belle,
Et comme sont brillants ses murs de diamant,
Du Mucem j’ai vu l’ombre des murs de dentelle,
Avec ravissement.

J’ai vu se refléter dans les eaux de Martigues,
Des murs au crépi rouge ou jaune ou même bleu,
Car les murs de Provence en couleurs sont prodigues,
Pas comme toi, morbleu !

Le plus majestueux des murs, le Mont Aiguille,
Écaillé comme toi culmine bien plus haut.
Sa dent inaccessible était une bastille,
Toi tu n’es qu’un chicot.

Tu m’attendais ainsi dans l’ombre parisienne
Pendant que je collectionnais les autres murs.
Pourquoi donc aura-t-il fallu que je revienne ?
Oh que ce sera dur !

EC

Cadran solaire à l'abbaye du Paraclet,
fresque de l'abbatiale de Saint-Seine-l'Abbaye, colombages à Troyes.


Marseille : le MUCEM, la maison diamantée.
Martigues

Le Mont Aiguille, « vigie du Vercors », 2 087 mètres.
La falaise a 350 m de dénivelé.


















Ce poème et ces photos ont été publiés, en compagnie de deux autres poèmes, le 6 septembre 2013, sur le blog de Giovanni Merloni, le Portrait inconscient, tandis qu'il publiait ses textes sur mon blog, et cela dans le cadre des « Vases communicants ».

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