C'est la première fois que nous allions au salon du livre et des papiers anciens. Au milieu des cartes postales, des affiches et des vieilles réclames, on trouve des tas de choses intéressantes mais les prix sont prohibitifs. M. s'est tout de même acheté les œuvres complètes de Molière dans la Pléiade, et moi je suis tombée sur ces poèmes populistes en deux tomes, pour pas cher. J'espérais y glaner quelques perles mais à vue de nez il y en a peu. Quelques vers par ci par là, comme ceux-ci, sont émouvants.
J'y ai trouvé aussi un poème intitulé « Bureau » du même auteur, Christian Dedeyan, dont voici un extrait :Regarde. J'ai pris mon casque
Opaque et dur, puis mon masque
Aux yeux de mica
Mon bidon bat contre ma jambe
Et, dans mon âme en route, tremble
L'harmonica
Accepte la musique exsangue des machinesPour le reste, beaucoup de ridicule :
Qui chuchotent des mots simples en noir et blanc.
Sur le carbone usé les ampoules dessinent
Les étoiles d'un ciel minuscule et tremblant
Ainsi parlait un jour l'humble cultivateurserait rigolo au second degré mais malheureusement, c'est écrit au premier. Et je ne parle pas du mauvais goût, de l'antisémitisme, du pétainisme qu'on débusque presque à chaque page :
Dont les pauvres lopins sont rétifs au tracteur
Partout c'est la clarté de la vie artisaneécrit une certaine Claire de Saint Rémy. À mettre au débat sur l'identité nationale !
L'entrain modeste et dur
Où résonnent les pas et la voix paysanne
D'une race au front pur.
Denoël, un jeune éditeur exerçant pendant la guerre 39-45...Il publia même les discours d’Hitler pendant cette même guerre...donc pas de quoi être étonné de la nature antisémite de certains textes...c'était l'époque (1941, je crois)
RépondreSupprimerUne bien belle oeuvre "historique" que vous avez acquise aujourd'hui.
Bonne pioche !
M.