La 11e journée Queneau s'est tenue à l'Université de Paris III samedi dernier de 9 h 30 à 17 h. Il est un peu tard pour en faire le compte-rendu mais cela vaut mieux que de ne pas en parler du tout !
Après une introduction par Daniel Delbreil, (à droite sur la photo) professeur à Paris III et spécialiste de Queneau, et quelques actualités d'édition présentées par Bertrand Tassou, secrétaire de l'association des Amis de Valentin Brû, Anne-Sophie Bories, qui fait une thèse sur la versification de Queneau, est intervenue sur son «art poétique» à travers le recueil l'Instant fatal : l'aspect intéressant de son travail est la constitution d'une base de données lui permettant de faire des statistiques sur les différents types de vers, de groupes de vers et de rimes utilisés par Queneau. Éric Beaumatin, linguiste, perecquien, professeur à Paris III, émit le souhait de voir élargir cette recherche à la poésie rythmique chez Queneau, et Véronique Montemont, «roubaldienne» de l'université de Nancy, celui de voir replacer l'art poétique de Queneau dans un contexte plus large que celui de l'Instant fatal et d'appuyer l'ensemble sur une référence en terme de métrique. Puis ce fut le tour de Laurent Fourcault, spécialiste de Giono, sur le thème de «Quelle poésie de la ville dans Courir les rues». Son intervention a d'abord souligné la récurrence du motif de la tranformation de la ville dans ce recueil de 154 poèmes, qu'il qualifie de «conservatoire», puis s'est concentrée sur la présence sous-jacente de la mère à travers une interprétation psychanalytique du métro et de ses bouches. Pour terminer la matinée, Camille Bloomfield, de Paris VIII, (à la droite de Daniel Delbreil sur la photo) nous a donné un passionnant aperçu de son travail sur les archives de l'Oulipo dans son intervention «Un Oulipo potentiel: quand Queneau corrige Bens»: Quel message Queneau a-t-il voulu donner de l'Oulipo à la postérité en censurant les comptes-rendus de séances de Jacques Bens ? Car ses corrections ne sont pas uniquement celle de l'excellent éditeur qu'il était : elles semblent témoigner du souci de Queneau de ne pas voir assimiler l'Oulipo à une bande de rigolos aimant la bonne bouffe et l'alcool, réputation qui lui a tout de même collé à la peau puisque Jacques Bens a publié son ouvrage sans tenir compte de ces corrections, après la mort de Queneau. Claude Debon, (au 1er plan sur la photo) professeure émérite à Paris III, qui a établi l'édition de Queneau dans la Pléiade, rebondit sur cette question en rappelant que Queneau avait arrêté de boire (ce qui le rendait moins drôle) et avait pris quelque distance avec le Collège de 'Pataphysique. Les comptes rendus de Bens montrent en tout cas un certain agacement de Queneau par rapport à Latis. Au déjeuner j'ai demandé à Claude Debon si ce n'était pas aussi à cause de l'homosexualité de Latis, ce qu'elle n'exclut pas. J'en ai parlé le lendemain à Alain Chevrier qui m'a cité de mémoire un mot de Queneau parlant du Collège comme «un nid de tantes».
La suite (l'après-midi) dans un prochain post !
La suite (l'après-midi) dans un prochain post !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Malgré Facebook, j'apprécierais que vos commentaires soient publiés sur blogotobo. Merci d'avance !