12 décembre 2011

Vida tragique d'En Guilelm de B., par M.


Oyez oyez, fans de M., vous qui suivez sur ce blog les élucubrations mathématico-poétiques de votre héros, qui goûtez son humour décalé, ses réflexions inattendues et sa logique d’enfer, sachez que le charme qui vous séduit tant chez lui, vous allez le retrouver dans Vida tragique d’En Guilelm de B., son bouquin enfin paru — depuis quatre ans qu’on essayait de l’éditer — je dis on, car sans l’insistance de ses amis, il n’aurait même pas envisagé la chose. 
L’intitulé, à la fois érudit et ironique (une vida, c’est une vie en occitan, mais celle-ci n’est pas vraiment tragique, elle est plutôt  tragicomique) cache, sous ses airs anciens de titre de grimoire pour vieil historien grincheux, un récit désopilant : celui d’un épisode de la vie d’un chevalier troubadour, amoureux, qui parle en vers à son cheval, se couvre de bravoure et de ridicule, et « scie sciemment la branche sur laquelle il est assis, et après […] se plaint d’être tombé sur le cul ». 
Le récit en question, truculent côté action, poétique côté descriptions, truffé d’allusions, émaillé d’emprunts plus ou moins cachés à des auteurs de tout poil et de toutes époques, de Théophile de Viau à Proust en passant par Montaigne, est rythmé par des extraits de poèmes des principaux troubadours, traduits par M. après les avoir mis dans la bouche de ses personnages, et parmi lesquels il glisse une sextine de sa propre composition. 
De même n’hésite-t-il pas, dans le cours du récit, à dialoguer avec son héros Guilelm, se traiter lui-même de « minable et sommaire historien amateur », ménager une pause pour Guilelm et son auteur, tous deux épuisés, ou faire brièvement le prof pour expliquer au lecteur la signification de mélismes ou de canson
Pour fabriquer cet objet littéraire pas vraiment identifiable, il aura fallu que prenne une sacrée mayonnaise : jeunesse ardéchoise, riche musique du patois, enseignement des mathématiques, étude de l’occitan, lecture de milliers de bouquins, fréquentations oulipiennes, recherches sur les troubadours, etc.
Gérard Lattier, son ami de toujours, a signé les illustrations et lettrines enluminées, Jean-Bernard Vazeilles la préface. Hervé Ozil, de Lagorce, l’a édité. Qu’ils en soient tous les trois remerciés.
Vida tragique d'En Guilelm de B., Maurice Chamontin, Les éditions du Chassel, Rue de l'Horloge, 07150 LAGORCE. 176 pages, 18 euros (20 euros port compris). editionsduchassel@wanadoo.fr

3 commentaires:

  1. C'est MON papa !!! Et MA maman !!!Et je suis fière comme un poux !!! :'o)

    N.

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  2. Tu veux dire "fière comme un poul" :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fier_comme_un_pou
    Vivement recevoir mon exemplaire !
    R.

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