30 septembre 2008

Menhirs

Aux infos de France 2 il y a quelques jours : reportage sur une fête en Angleterre autour de «menhirs alignés en cercle» auxquels la population attribue des pouvoirs magiques. Une jeune femme hystérique étreignant l'un de ces mégalithes avec frénésie déclare d'un air mystique: «Cette pierre est douce, je sens qu'elle me fait du bien !»
Alors M. grommelant dans son coin : « attends qu'elle te tombe sur les pieds, tu verras si elle te fait du bien, connasse !».

29 septembre 2008

Châteaux


Il y a quelque temps, j'ai mis en ligne sur ma galerie Picasa mes photos du Colloque de Cerisy « Forme et informe dans la création moderne et contemporaine ». Mal m'en prit. On me demanda, par lettre, de fermer mon diaporama, ce que je fis. Les propriétaires du château entendent être les seuls à publier, sur quelque support que ce soit, les images de leur bien. Tant pis pour eux, me suis-je dit : je leur faisais de la pub, avec mes photos de gens heureux d'être ensemble dans un endroit charmant ; mes prises de vue me paraissaient même d'une qualité digne du lieu, en tout cas elles ne le dénaturaient pas. Mon album était fermé mais tous les participants avaient eu, je l'espère, le temps de le télécharger, et les propriétaires en question avaient perdu avec lui une bonne occasion d'attirer du monde.

Oui, mais depuis le temps, je me suis un peu renseignée.

Selon un arrêt de la Première chambre civile de la Cour de cassation du 2 mai 2001, il faudrait pour que je sois attaquée, que les propriétaires apportent la preuve d'un trouble certain porté à leur droit d'usage et de jouissance, et pour qu'il y ait trouble certain, il faudrait que je fasse un usage économique de mes photos, ce qui n'est évidemment pas le cas.
Ce n'est pas tout. Selon un arrêt de l'Assemblée plénière de la Cour de cassation du 7 mai 2004, le propriétaire d'une chose ne dispose pas d'un droit exclusif sur l'image de celle-ci et ne peut s'opposer à l'utilisation de l'image de son bien par un tiers que lorsqu'elle lui cause un trouble anormal.

Un trouble anormal, ce serait par exemple que des milliers de personnes, galvanisées par mes géniales photographies, se précipitent irrésistiblement en foule au château, le même jour, pour voir si elles sont ressemblantes et piétinent de ce fait les plates-bandes du parc, fassent avec leurs gros godillots des sillons dans le gravier, jettent aux canards de la mare des monceaux de croûtons de pain qui saliraient gravement les berges, marchent dans la bouse de vache ou le crottin de cheval et en enduisent les dalles de la salle à manger, ou piquent de surcroît (qui sait?) un ou deux des précieux volumes de la bibliothèque.

Bon, je crois que je vais rouvrir ma galerie.

***

Les plus fameux emmerdeurs concernant le droit à l'image, ce sont ceux qui font commerce de celles de Tintin et dont la société a pris le nom du château qu'Hergé a lui-même copié sur celui de Cheverny avant de lui donner le nom de Moulinsart. On ne compte plus les sites web qu'ils ont fait fermer. Leur dernier exploit concerne mon village natal, d'où je rentre aujourd'hui après une visite à ma famille. Chabeuil est un petit bled au pied du Vercors, traversé par un torrent, la Véore, qui est à sec l'été et peut déborder l'hiver, et qui n'a d'autre prétention, à part celle de s'être autoproclamé la patrie de la caillette, qu'une porte moyennageuse décorative lui permettant de vendre des cartes postales, et... l'honneur d'être le lieu de rendez-vous des tintinophiles du monde entier depuis plusieurs années, en tout cas depuis que trône, rouge et blanche au centre du rond-point qui permet l'accès au village, une réplique de la fusée lunaire d'Objectif Lune et d'On a marché sur la lune. C'est assez ridicule, mais ça ne mange pas de pain et donne l'occasion à la mairie d'organiser des festivités annuelles, comme celles qui viennent de se terminer hier avec expositions, défilés et confettis. Le thème étant cette année Tintin en Amérique, mon village natal s'était orné pour l'occasion de petits drapeaux stars and stripes. Des chevaux tirant des calèches ne rappelant que très vaguement les chariots des cow-boys le sillonnaient en lâchant leur crottin. On avait planté le long du torrent quelques tipis naïvement décorés, et tous les commerçants avaient tenu à participer à la fête en se déguisant. Il fallait voir la boulangère avec ses plumes !

Oui mais voilà : Chabeuil n'avait point demandé la permission à Moulinsart, qui attaque le village. La fusée lunaire sera bientôt enlevée du rond-point. Plus de rencontres tintinophiles. Défense de faire tipi dans la Véore ! Du haut des Gonthardes, la vierge en plâtre qui protège la partie catholique de Chabeuil, règnera seule désormais.

Ma maman, en bonne huguenote, suggérait de la remplacer par la fusée lunaire.

07 septembre 2008

Mur


Cela fait un moment que ce mur, que je vois de mon balcon, m'attirait photographiquement parlant, mais je n'avais jamais encore réussi à lui faire dire ce que je voulais qu'il dise.
Cette fois, je crois avoir approché du but.

06 septembre 2008

Introspection


















B. me signale dans un mail bref qu'il est en période d"introspection.
Pour moi, dans moins de trois semaines, c'est une nouvelle vie qui commence.
Je quitte l'entreprise dans laquelle je travaille depuis déjà quatre ans.
Je me surprends à compter les jours.