03 février 2014

Secrets de famille dans Le Chiendent

Ma découverte de Raymond Queneau date de l’adolescence. À quatorze ans, on retient tout et je connaissais déjà par cœur Les Fleurs du mal de Baudelaire, dont je me récite encore certains poèmes, la nuit, en cas d’insomnie (ce qui est assez fréquent). Queneau m’apparut à la même époque avec les Exercices de style, dans la belle édition de 1963, illustrée des exercices typographiques de Massin et de ceux, graphiques de Carelman. Elle avait été précédée du disque des Frères Jacques que j’écoutais en boucle. C’est de ce temps-là que je sais par cœur le « Latin de cuisine » Sol erat in regionem zenithi, et calor atmospheri magnissima, etc., que le quatuor chantait en grégorien, ce qui nous faisait mourir de rire.
 
La réponse de Queneau
(cliquer pour agrandir)
J’osai envoyer à Queneau un exercice supplémentaire, que j’appelai Version latine, et qui était une traduction du « Latin de cuisine » truffée exprès d’une jolie collection de barbarismes et de solécismes. Je l’avais écrite sur une copie d’écolier et mon père avait joué le prof, peu avare d’encre rouge et d’annotations féroces dans la marge. Contre toute attente, Queneau me répondit. Il devint mon idole et Le Chien à la mandoline, paru en 1965, mon livre de chevet. Avec un de mes cousins, qui partageait cette passion, nous récitions comme une litanie la Complainte à chacune de nos rencontres.

Cinquante ans plus tard, la passion est toujours aussi vive mais moins solitaire, car j’ai depuis rencontré d’autres fondus de Queneau, oulipiens, pataphysiciens, universitaires, voire tout ça en même temps. C’est en compagnie de quelques uns d’entre eux que j’ai participé, en novembre et décembre 2012, à un colloque international à Liège, sur le thème de la famille, ou plus exactement : « Parentés, Raymond Queneau et l’esprit de famille. » Le thème m’a tout de suite évoqué Le Chiendent, le premier roman de Queneau, que j’ai lu au bas mot une quinzaine de fois. C’est un roman passionnant, qu’on peut déchiffrer au moyen de plusieurs grilles de lecture et dont le sens me semble inépuisable.

J’ai donc écrit ce texte, trop long pour figurer tel quel sur Blog O'Tobo, mais que l’on peut feuilleter en cliquant sur l'image ou sur le lien ci-dessous, et même télécharger en PDF*, pour peu que l’on s’intéresse à Queneau et qu’on ait aimé le Chiendent. Il s'intitule Une famille qui cloche. Secrets de famille dans Le Chiendent. J'ai très rapidement rappelé, dans l'Avertissement, l'action et les personnages du roman de Queneau, histoire de rafraîchir les mémoires.

* On peut aussi  accéder au PDF sur GoogleDocs.

4 commentaires:

  1. Quel magnifique souvenir! Merci de l'avoir partagé.

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  2. Euh, je ne trouve pas le lien pour télécharger en PDF (le seul lien que je trouve envoie sur un site en Flash que je ne peux pas lire, puis sur une page d’inscription obligatoire)... Est-il possible de charger le fichier PDF directement dans un coin ?

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    1. Il m'est hélas impossible de charger un fichier PDF dans Blogger. Mais on peut me demander le PDF à echamontin arobase noos.fr

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    2. Je viens de le mettre sur Google docs, comme ça il est accessible directement

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