10 mars 2013

Habemus papam

Trois jours après que les pompiers eurent installé, sur le toit de la chapelle Sixtine, le conduit et la cheminée qui devaient après chaque scrutin véhiculer vers les cieux leur fumée informative — noire en cas de vote non concluant, blanche en cas d’élection — le conclave commença, sous la direction du Saint-Esprit. Benoît XVI étant revenu, contre Jean-Paul II, aux normes du concile de Latran, le collège des cent-quinze cardinaux électeurs était tenu d’obtenir la majorité des deux tiers. Aussi Fulvio, qui avait arrimé sa caméra de façon à ce qu’elle cadre parfaitement le sacré tuyau de poêle, se préparait-il à une longue attente. La foule s’était massée sur la place et les pronostics allaient bon train : on pensait généralement qu’en l’absence d’une personnalité marquante, aucun des candidats ne recueillerait plus de vingt voix, et qu’on serait par conséquent obligé d’élire un outsider, ce qui prendrait du temps. On imagine alors la rumeur de surprise, les index tendus vers le toit, les bouches bées et la stupeur des spectateurs pétrifiés croyant apercevoir un peu de fumée blanche s’échapper de la sainte tubulure. Fulvio se précipita vers sa caméra. Mais les cris redoublèrent quand la fumée, de blanche, sembla virer au gris, puis se teinta légèrement de rouge, et s’irisant, parut soudain passer au jaunâtre et au bleu. L’œil rivé à son objectif, Fulvio zooma et la foule se tut, car la fumée annonçant qu’un nouveau pape venait d’être élu avait indéniablement toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

1 commentaire:

  1. C'est vrai, ce sont les couleurs de l'arc-en-ciel, mais tu les a touchées dans le désordre! Anyway, et compte-tenu de l'influence de certain lobby au Vatican (qu'on dit) il se pourrait que cette fumée, bien que subséquente, soit prémonitoire de certain feu…

    RépondreSupprimer

Malgré Facebook, j'apprécierais que vos commentaires soient publiés sur blogotobo. Merci d'avance !