04 mars 2012

Gérer un Google group


Pourquoi faut-il que je me charge de tâches supplémentaires, sous prétexte que je suis retraitée ? C’est ce que j’ai cru bon de faire, en reprenant la gestion d’un groupe littéraire qui, il est vrai, m’est très cher. Et pourtant je le regretterais presque. J’ai remarqué qu’à part quelques fils et filles de militaires, de grands reporters ou de nomades roumains ou touaregs, les gens sont par nature hostiles au changement. Confrontés au choix : « rien ou autre chose ? », ils choisiront de préférence « rien ».
Le changement en question — pour moi l’unique condition de la reprise de cette charge — consistait à passer d’une lettre de diffusion e-mail (élaborée à partir d’informations envoyées par les membres, puis regroupées, vérifiées et synthétisées depuis des années par une personne dont je salue ici le boulot que peu de gens se représentent), à un Google group, lequel présentait l’avantage pour moi de demander moins de travail, puisque ses membres sont censés envoyer  chacun leur information au moment où ils en sont avertis.
Mais une utilisation correcte du Google group suppose à la fois un peu de connaissance, de discipline et de respect. La connaissance (je ne dirais même pas l’intelligence) conditionnant d’ailleurs les deux autres vertus.
Dès le premier envoi, je fus agressée, et le groupe en même temps, par un monsieur rempli de préjugés, qui s’indignait du fait que Google eût été choisi de préférence à Yahoo, Google étant comme chacun sait « liberticide ». Je répondis à ce monsieur que la raison de mon choix était toute bête : il se trouve que je gère deux autres groupes Google, dont un tout à fait comparable à celui-ci. Peu de monde s’en plaint. Ça marche relativement bien, tout en n’exigeant de ma part qu’un bénévolat limité à l’acceptation de nouveaux membres. C’était donc plus simple à gérer. Je suis par ailleurs abonnée à un ou deux groupes Yahoo. Quant à savoir quel système est plus liberticide que l’autre…
Mécontent de ma réponse, ce monsieur s’adressa de nouveau à l’ensemble du groupe sous un titre plein de majuscules et de points d’exclamations, chose tout à fait contraire aux usages, protestant cette fois contre le fait qu’il allait ou n'allait pas, je ne sais plus, recevoir les messages qu’il envoyait lui-même. Ma réponse — privée — ne lui plut pas, il préféra partir.
D’autres personnes, plus urbaines, me firent part en privé de la même crainte de se voir submerger, et je pus leur expliquer calmement la façon de réguler soi-même les réceptions de messages du groupe, en allant tout simplement sur l’interface, dont le lien est signalé au bas chaque message.
Je dus aussi répondre à d’autres, qui se plaignaient — à moi — des messages du monsieur parti, ses états d’âme n’ayant rien à voir avec l’objet du groupe, ce dont je suis bien d’accord.
Après ce remue-ménage, je pensais que les choses s’étaient enfin calmées, mais je dus faire face à un autre problème.
Un autre membre, ne voyant dans le groupe qu’un media supplémentaire pouvant servir à sa propre réputation, n’hésita pas à intégrer l’adresse du groupe à sa liste de diffusion personnelle, laquelle ne faisait que la promotion de sa publication et n’avait rien à voir avec le sujet commun. Que faire ? Je lui demandai gentiment d’arrêter. Mais je m’attends à recevoir bientôt, à cause de sa publication irréfléchie, de nouveaux messages de reproche émanant des membres se jugeant agressés par elle.

Décidément, la démocratie est une chose difficile à pratiquer, chez nous. On invoque les grands principes, on en a plein la plume, mais au quotidien, on se conduit au mieux comme un irresponsable, au pire comme un mufle.

En écrivant ces mots, j’entendais M. chantonner dans la cuisine, sur un air improvisé : « Bayrou pète, Bayrou s’tond ». Serait-ce un signe ? Je vais surveiller la cote de Bayrou dans les sondages.

2 commentaires:

  1. J'espère qu'ils liront cela.

    (Et je vote Bayrou parce que je suis fille de militaire roumain et que j'aimerais bien que ça change un peu, au moins en style.)

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