06 mai 2009

Hervé le Tellier parle de Raymond Queneau







Hervé le Tellier présentait tout à l'heure, dans le cadre des mercredis littéraires du Petit Palais, deux archives de l'INA dans lesquelles on pouvait voir Raymond Queneau répondre aux questions de Pierre Dumayet. Dans la première, interrogé sur sa méthode d'écriture, Raymond Queneau répond en joignant le geste à la parole (photo centrale) et construit sous nos yeux une grille préfigurant en quelque sorte celles de Perec pour la VME. Dans la seconde, on découvre la poésie de Queneau à travers le Chien à la Mandoline qui vient d'être publié. Ce recueil est une sorte de journal intime dans la mesure du moins où les poèmes — surtout des sonnets même s'ils ne sont pas tous des sonnets réguliers — sont rangés par ordre chronologique et s'inspirent de faits divers publics ou personnels. Il est très émouvant d'entendre Raymond Queneau, à propos de «terre meuble», le dernier et plus long de ces sonnets, qui contient ces mots «mon vœu le plus cher c'est de disparaître», répondre à Pierre Dumayet avec simplicité et comme une évidence que, oui, c'est son vœu le plus cher. L'art poétique est évoqué avec le fameux poème «encore l'art po» dont Hervé le Tellier souligne la progression, du style «table de multiplication» du début jusqu'à la fin sérieuse. On a aussi parlé du classicisme à propos du sonnet «Voilà que j'assiste à un grand dîner officiel» (en l'honneur de Colette) qui n'est pas sans évoquer le repas ridicule de Boileau, et HLT nous a lu un passage de Corneille que RQ aurait pu signer.

Quant à moi, mon vœu le plus cher, c'est qu'un jour le lien à la mode en Chine soit le Chien à la mandoline.

2 commentaires:

  1. Quenueau est un vrai génie littéraire.. c'est l'As de l'oulcipo.. j'adore son Cent mille milliards de poemes..

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