28 juillet 2008

Reprise

Colloque de Cerisy 2008

— Mais non, Blog O'Tobo, je n'étais pas en vacances, j'étais à un colloque sur la Forme et l'Informe dans la création moderne et contemporaine, c'est du sérieux, ça, du travail.
— Si c'est au colloque que j'ai bronzé comme ça ? Oh non que vas-tu imaginer là ! Il a plu presque tous les jours à Cerisy-la-Salle. Mais on s'en foutait car on était tout le temps à l'intérieur à écouter des communications. C'est la semaine suivante, à Pirou, que j'ai bronzé, pendant le stage d'écriture, à cause des monostiques paysagers de Jacques Jouet et des acrostiches dans l'eau de Coraline.
— Pourquoi je ne t'ai pas raconté tout ça ? Ma foi, à Cerisy j'étais un peu crevée pour retourner à l'ordinateur le soir. Mais comme preuve de ce que je raconte tu peux voir mes photos en cliquant sur celle-ci, ou bien lire le blog de Valérie ici. Elle en dit plus que je n'en ai retenu, il faut dire qu'elle a pris des notes, elle !
— Oui, Blog O'Tobo, je raconterai quelques trucs dans les jours qui viennent, mais laisse moi mettre un peu d'ordre dans mes carnets avant. Et faire la fête chez Danie ce soir ! En attendant je te conseille de regarder le blog d'Anne, qui raconte Pirou à sa manière.
À bientôt !

11 juillet 2008

Tam-tam

Ce matin sur Europe 1, J. P. Elkabach demande à Ingrid Betancourt si «le tam-tam qu'on a fait en France» n'a pas d'après elle contribué à sa libération.

Cette Ingrid, qué tambour !!!

09 juillet 2008

Migraine

Un coup de pelleteuse malencontreux, et paf, l'abonné Numéricable se trouve à la fois privé d'Internet, de téléphone, et de télévision pendant une journée entière. Que faire alors de sa soirée, sinon lire un roman?

Par chance, M. avait rapporté Migraine, de Louise de Vilmorin, de la bibliothèque. Un des rares romans d'elle que nous n'eussions pas lu. (Cet imparfait du subjonctif est spécialement placé à l'attention d'A. C., fidèle lecteur de ce blog).

Malgré le titre, déjà ambigu en lui-même puisqu’il est à la fois celui du roman, celui de la pièce de théâtre qu’il raconte, et le nom de scène de l’artiste dont il est question dans le roman comme dans la pièce, l’héroïne véritable de Migraine n’est pas ce personnage d’actrice adulée et amoureuse, somme toute banal, mais bien la narratrice, fausse naïve et vraie manipulatrice, elle-même influencée par un mystérieux amant, philosophe à qui elle adresse son récit et attribue toutes les remarques intellectuelles qui le parsèment, jusqu’au mot de la fin (comme le fera Queneau avec Hubert Lubert dans le vol d’Icare, presque dix ans après. Queneau est d'ailleurs cité dans Migraine, à propos d'Exercices de Style).

Un célibataire jouisseur et fortuné, Sandro, s’éprend d’une actrice, Migraine, pendant une représentation de la pièce qui porte son nom. La narratrice, qui est à ses côtés, est témoin de ce coup de foudre et de sa coïncidence avec la jalousie qui s’empare de Sandro lorsqu’il voit Migraine embrasser sur scène un des acteurs, Vauvain. Elle lui reproche alors de confondre le théâtre et la vie.

— Vous ne comprenez pas que s’il n’y avait plus de Vauvain, il n’y aurait plus de pièce ?
Nous sommes au théâtre… et le théâtre ce n’est pas la vie.
— Moi, voyez-vous, je ne fais pas la différence
Mais est-ce Sandro qui mélange le théâtre et la vie, ou la rouerie de la narratrice qui se plaît à reproduire, dans le récit des aventures de ses proches, les péripéties de la pièce à laquelle ils ont assisté ?

Bien vite en effet, deux autres personnages, amis ou parents de la narratrice, se trouvent à leur tour sous l’emprise de Migraine : Gustave, un veuf qu’elle a repoussé, et son frère René, fiancé à la fille de Gustave, Milie, qu’il souhaite rendre jalouse.

Comme par hasard, dans la pièce, le veuf Tautard en pince pour Migraine qui lui préfère Vauvain. Il est le père de Lolle, promise au jeune Le Thaine qui tourne lui aussi autour de Migraine pour faire enrager sa fiancée.

Ce qui confirme ces soupçons de rouerie, c’est que la narratrice, non contente de provoquer elle même la jeune Milie pour qu’elle pousse son fiancé dans les bras de sa rivale, finit par avouer ses affinités avec Migraine : comme elle, elle n’a pas su dire franchement non à son vieux soupirant Gustave, et l’a entretenu dans son illusion, par lâcheté. Dans la bouche du philosophe à qui elle adresse son récit, elle met d'ailleurs cette accusation qui montre bien quelle culpabilité pèse sur sa conscience :

Quand tu veux te voir, tu ne te regardes pas dans un miroir , mais tu te mets devant le portrait que tu viens de peindre de toi-même avec tes pinceaux d’excuses !

Car il s’agit bien d’un jeu de miroirs propre à donner la migraine. La virtuosité formelle de Louise de Vilmorin fait que pour un lecteur superficiel (ou victime de préjugés... ceci à l'attention de H. L. et de P. D. lecteurs occasionnels de ce blog), le roman pourrait passer pour une simple peinture de mœurs très années 50, une histoire d’amour qui tourne mal. Mais…

En lisant ce genre de récit, on est sans cesse sous l’impression que c’est le récit qui vous regarde

fait-elle dire à son philosophe décidément toujours absent et dont l’existence elle-même devient de plus en plus douteuse. La narratrice ne l’aurait-elle pas, lui aussi, inventé ? Ce philosophe, qui (se) réfléchit dans le cerveau de Louise de Vilmorin, ne serait-il pas le véritable auteur de cette intrigue si parfaitement construite ?

Quand je pense que sans ce pétage de câble, je n'aurais pas lu Migraine, j'en ai mal à la tête.

03 juillet 2008

Google opera


Moquette anthracite, ballons de couleur, cafétéria, fauteuils translucides, salon ovale, boissons réfrigérées, et puis cette vue, surtout... Jamais je n'avais eu l'occasion d'admirer le Palais Garnier sous cet angle. Quelle est donc cette entreprise dont les employés ont la chance de travailler dans un tel cadre ?
Google France, voyons !