18 mai 2007

Accident


Ce matin, vers 8 h 25, alors que je m'apprête à traverser l'avenue en direction de la rue des Dames, un choc, un bruit effroyable de ferraille brutalement écrasée me fait sursauter. Je tourne les yeux et comme dans une bande dessinée, je vois un type en l'air, un motard, qui retombe lourdement sur le sol. Il vient d'être percuté au feu rouge, semble-t-il par l'arrière, par une petite smart noire. Premier réflexe, appeler les pompiers, mais mes doigts tremblants n'arrivent pas à taper sur les touches. Une dame m'aide. Des passants croyant bien faire déplacent la moto accidentée. Les minutes s'écoulent, le motard étendu sur la chaussée bouge une jambe et je me dis ouf, la colonne vertébrale n'est pas touchée. Les pompiers arrivent enfin et je les vois de près accomplir les gestes que je les ai vu de loin faire si souvent, sur ce carrefour dangereux que mon balcon domine et d'où je les ai parfois photographiés en pleine action : d'abord parler au blessé, puis retirer son casque avec une dextérité incompréhensible (c'est déjà dur à enfiler, un casque), puis poser une minerve, puis lui retirer son blouson sans qu'il ait à bouger les bras, puis le soulever à trois tandis qu'un quatrième glisse le brancard sous lui, puis pomper pour gonfler le matelas coquille et l'emmener dans le camion. Les flics arrivent alors et je rédige ma déposition de témoin. Le jeune conducteur de la voiture en cause semble mal à l'aise, il me dit : je ne roulais pas vite, vous l'avez vu. Je réponds que non, je n'ai rien vu avant d'avoir vu le motard en l'air, et je m'éloigne. Son haleine sent l'alcool.

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